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—13 1 | iitiégination de fen et son tempé¥ament irescible en avait jfait un révolutionnaire ardent: et trop souvent méme impradent; mais | ‘ses intétitiehs étaient bonne, je je répéte.’ * - ie _ Mon fréve désapprouvait ses exagérations et ses empbttempns, et croyait, il. me la dit plnsieurs fois, que la marche adoptée par Marat était plutét préjudiciable: qu’utile a la révolution. Un jour Marat vint voir mon frére. Cette visite nous sur- prit, car habituellement Marat et Robespierre n’avaitfaucun rapport ensemble. Ils causérent d’a~ bord des affaires en général , puis de la tournure que prenait la révolution; enfin, Marat entama lechapitre des rigueurs révolutionnaires, et se plai- gnit] de la douceur et de l’excessive indulgence du gouvertiement. « Tu es Phomme que j’estime peut-. » étre le plus au monde, dit Marat 4 mon frére , » mais je Vestimerais davanfage’si tu étais moins »'modéré a Pégard des aristocrates.—Je te ferai le » reproche contraire. répondit' mon frére, tu » compromet la révolution, tu la fais hair en de- » mandant des tétes. L’échafaud est un moyen | » terrible et toujours funeste; il fauten user so- » brement, et seulement dans les cas graves ou Ja » patrie penche vers sa ruine.—Je te plains, dit” » alors Marat, tu n’es pas 4 ma hauteur.— Je sc- » rais bien faché d’étre a ta hauteur, répliqua Ro-

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