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qui ja faisait un courage, une. portée desprit, un patriotisme extrgordinaires , épouvanta les repré- sentans qui se batérent de la repousser. L’admiration de Bonaparte pour mon frére ainé, son amitié pour mon jeune frére, et peut- dtre aussi V'intérét que mes malheurs lui insp!- rérent, me firent obienir une pension sous le consulat. J’avais connu madame Bonaparte lors- qu'elle était l’épouse du général Baubarnais ; elle m’avait alors témoigné beaucoup d’attachement; et, aprés le g thermidor , javais continué 4 la woir. Pendant quelue temps encore elle me recut avec les ntémes égards, mais bientét je m’apercus d’un changement dans l’accueil quelle me faisait. La froideur et Vindifférence que j’avais remar- quées en elle redoublérent au point que je crus de ma dignité de-cesser des visites qui me parais- saient lui étre 4 charge. Plusieurs fois sa porte m’avait été refusée ; un jour jue je la rencontrai, je lui exprimai mon étonnement a ce sujet; elle me fit mille excuses, et les accompagna de tant de démenstratious d’amitié, que je crus ingénu- “ment que si je n’avais pu pénétrer jusqu’a elle — cétait Veffet d’un malentendu. « Lorsque vous . voudrez m’honorer de votre visite, me-dit-elle , nommez-‘ous, et aussitét ma porte vaus sera ou- — verte ». Je me rappelai cette recommandation,