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Pendant mon second séjour a l’armée d’Italie , Robespierre jeune eit Voccasion de se lier assez étvoitement avec Bonaparte. Durant sa premiére mission , il avait fait ainsi que moi, sa connais- | sance, mais ne l’avait pas cultivée aussi parti-

_culiérement que pendant la seconde. Bonaparte

avail une trés haute estime pour mes deux fréres;, et surtout pour l’ainé; il admirait ses talens, son énergie, la pureté de son patriotisme et de ses in- tentions. Alors Bonaparte était sincérement répu- blicain, je dirai méme qu'il était républicain montagnard ; du moins il m’a fait cet effet partia maniére dont il envisageait les choses 4 I'époque ou je me trouvai 4 Nice. Ses victoires dans la suite, lui tournérent la téte, et le firent aspirer 4 domi- ner ses concitoyens; mais lorsqu’il_nétait que gé- néral d’artillerie 4 l'armée d Italie, il était par- tisan d’une liberté large et d'une véritable égalité.

Une chose qui n’a été rapportée, que jesache, par aucun historien dela révolution, c'est qu’aprés le 9 thermidor Bonaparte proposa aux représen- tans du ipeuple qui se trouvaient en mission a Parmée d’ltalie, et qui avaient succédé 4 mon jeune frére et a Ricord, de marcher sur Paris pour’ chatier les auteurs du mouvement contre- révolutionnaire qui a fait périr mes deux fréres. Cette proposition hardie, et qui révélait dans celn;