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— 126 — férend 4 Maximilien ; je le voyais si occupé! tots seS momens étaient comptés. Mon jeune frére Luk raconta tout, et non seulement Jui parla de mon brusque départ de Grasse comme d’une rupture ouverte envers lui, mais lui dit que j’avais fait courir sur son compte et sur celui de madame Ricord des bruits qui portaient atteinte a l’hon— neur de l'un et de l'autre. Madame Ricord et une madame Gesnel, sa digne amie, avaient effective- ment fait accroire a Robespierre jeune que je l’avais calomnié, ainsi que la femme de son collégue. Quelle noirceur! quelle monstruosité! Maximilien ‘ne me parla de rien, mais je vis qu'il était mé- content de moi. J’aurais di lui demander une explication , ainsi qu’'a mon jeune frére ; la pureté de ma conscience m’en empécha : qu’avais-je 4 me reprocher ? rien ; je laissai au temps lesoin de ma | justification. D’ailleurs, ne sachant pas ce qui pouvait mécontenter contre moi mes fréres, ne pouvant soupcgonner uneméchanceté aussi raffinée dans madame Ricord , je ne croyais pas que leurs griefs contre moi fussent aussi graves. Ce n’est qu’aprés le g thermidor que l’affreuse vérité me fut connue; tou: me fut dévoilée alors; alors seu- lement je pus m’expliquer la conduite jde mes fréres envers moi; mais il n’etait plus temps de me justifier ; mes ennemis triomphaient.