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dire que j’avais été sa maitresse avant et apres le g thermidor; c’est une abominable calomnie! jamais Fouché n’a cessé d’avoir pour moi le plus grand respect ; et si dans ses diseours il avait pu méler quelques paroles qui tendissent a me faire mariquer 4 mes devoirs, je Paurais cong‘dié a Pinstant meme.

Fouché , d’ailleurs, n’avait recherch¢ ma main que parce que mon fréve ainé occupait le premier rang sur la scéne politique. Ce.titre de beau-frére de Robespierre flattait son orgueilet son ambition; 4 en juger par la conduite que cet homme a tenue depuis , tout était calcul chez lui, et, s'il a feint de m’aimer , c’est qu'il y voyait son intérét. Que serais-je devenue si j’avais épous¢’ un pareil étre?

A son retour 4 Paris, mon jeune frere se logea chez son collégue Record, et ne mit point ks pieds 4 la maison (1). Il était outré contre moi. De mon coté, je ne concevais rien a sa conduile a son égard ; il m’avait chassée d’auprés de lui ‘ car jignorais encore laffreuse trahison de madame Ricord ), il nevoulait plus voir; que penser d’un changenient si étrange?

Il repartit pour Varmée d’Italie sans que je l’eusse va. Je n’avais pas osé parler de notre dif-

(1) Charlotte Robespierre et son jeune frére demcuraient

“ensemble avant leur brouille.