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—124— sans pouvoir Vobtenir, le rappel de Carrier que protégeait Billaud - Varennes. Plus heureux & Fégard de Fouché, il Je fit revenir a Paris.

Jefus présente 4 l’entrevue que Fouché ent a son retour avec Robsspierre. Mon frére lui demanda compte du sang qu'il avait fait couler, et lui re- procha sa conduite avec une telle énergie d’expres—_ sion, que Fouché était pale et tremblant. JI bal- butia quelques excuses , et rejeta les mesures cruelles qu'il avait prises sur la gravité des cir constances. Robespierre lui répondit que rien ne pouvait justifier les cruautés dont il s’était renda coupable; que Lyon, il est vrai, avait été en in- surrection contre Ja Convention nationale, mais que ce n’était pas une raison pour faire mitrailler en masse des ennemi- désarmés.

A dater de ce jour , Fouché fut l’ennemi le plus irréconciliable de mon frére, et se joignit a la fac- tion qui conspirait sa perte. Je ne le sus que plus tard. Fouché ne remis plus les pieds chez moi , mais je le rencontrais quelquefois aux Champs- Flysées , ot j'allais me promener presque tous les jours. Il nv’abordait comme si rien ne s‘était passé entre mon frére et lui. Quand j’eus appris qu'il était lennemi déclaré de Maximilien, je ne voulus plus Jui parler. Des propos infames ont été tenus sur mon compte au sujet de cet homme, on a osé