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a ses yeux, que l’attitude d’un grand nombre de prétendus patriotes ason égard. Robespierre expri- waait sa pensée avec une rudesse et une franchise qui mécontentaient ceux quiavaient des reproches a se faire; la plupart des hommes qui trempérent dans le complot de thermidor n’avaient d’autres griefs contre Jui que d’en avoir été énergiquement blamés a raison de leurs actes. Fouché était de ce nombre.

Fouché avait montré depuis le commencement _de la révolution le plus ardent patriotisme, le plus saint dévouement. Mon frére, qui le croyait sincere, lui avait accordé son amitié etson estime; il m’en parlait comme d’un démocrate a toute épreuve, et me le présenta méme en me faisant son éloge, et en me demandant pour lui son es- , time. Fouché , aprés avoir été introduit auprés de moi par mon frére, me rendit des visites assidues, et eut pour moi ces égards, ces attentions que l’on a pour une personne 4 laquelle on s'intéresse d’une maniére particuliére.

Fouché n’était pas beau, mais il avait un esprit charmant et était extrémement aimable. I] me parla de mariage, et j’avoue que je ne ressentis aucune répugnance pour ce lien, et que j’étais assez disposée 4 accorder ma main 4 celui quemon frére m’avait présenté comme un pur démocrate et comme son ami.