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“en patriotisme; il était un des plus ardens et des plus intrépides Montagnards. Ami sir et fidele, fpoux tendre, il méritait d’avoir une autre femme, et jamais couple, 4 & mon avis, ne fut plus mal as- sorti. Probablement il a toujours ignore les mau- vais procédés de sa femme 4 mon égard ; elle l’aura prévenu contre moi, et, comme il ne voyait que par ses yeux, il aura cru tout ce qu'elle lui aura dit.

Mon départ de Nice approchait sans que je m’en doutasse. Je ne savais pas alors, et jen’ai su que depuis, que madame Ricord ne cessait de dire du mal de moi a mon frére, et inventait mille men- songes pour me faire perdre mon amitié. La froi- deur de mon frére redoublait de jour en jour, je ne savais 4 quoi l’attribuer. Sans doute j’aurais di demander 4 Augustin une.explication sur ce chan- gement; mais je le voyais si occupé, si accablé de travaux, que je ne pus m’y résoudre. Nous fames Yun et l'autre victimes de la plus cruelle des mys- tifications.

Madame Ricord, qui peut-étre espérait que mon frére serait moins insensible 4 ses avances en mon absence, machina mon loignement. Elle me tendit un pidge, et tout d’abord j’y tombai, tant jétais peu faite pour résister aux artifices de cette femme. Mon frére ayant quitté Nice pour _