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latre; on aurait dit vraiment & voir son air de satisfaction qu’elle était. contertte d’elle-méme et quelle avait fait la meilleure action du monde.

On suppose bien qu’aprés avoir été aussi eruel- lcment joude par madame. Ricord, je né‘devais plus avoir pour elle ni estime, né amitié; c'est tout au plus si j’en avais pour elle avant la scéne que je viens de raconter. En effet, comment esti- mer une femme qui connait assez peu les régles de la bienséance et ses deveirs d’épouse pour com- mettre les plus graves inconséguences? Comment aimer une personne qui compromettait continuel- Jement mon jeune frére par ses avances, auxquelles il croyait dé son honneur et de son devojr de ne point répondre? En vérité, si la pudeur ne rete- _ nait ma plume, je dirais des choses qui ne seraient . pas ala louange de madame Ricord. Elle était jeune et charmante; mais sa coquelterie égalait au-moins sa beauté.. Elle voulait briller et étre adorée a tout prix’, et pour.se faire remarquer il n’était rien qu’elle ne fit. °

-Ricord aimait sa femme, et avait en elle une confance illimitée. Absorbé qu'il était par des occupations sans nombre, il ne s’‘apercevait pas de ses inconséquences , et n’aurait jamais pu la soup- gonner. Ricord avait toutes les vertus publiques et privécs; on pouvait Pégaler, non le surpasser