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étonnée lorsque j je Ventendis m’adresser des repro= ‘ches. Je voulus m’excuser ; il me répondit que c’é- fait moi qui avais voulu que !’on fit la partie; alors j’en appelai au témoignages de madame Ri- cord. Que devins-je, et quelles furent ma surprise et mon indignation quand cette femme, au lieu dle déclarer la yérité, soutint avec une effronterie imperturbable que c’était moi effectivement qui avais voulu la promenade, et qui l’avais entrainée malgré elle? J’en fus atiérée, la parole me man- qua pour répondre; ceux qui étaient présens ont pu croire que jétais coupable, a voir lassurance de madame Ricord et ma stupéfaction. Mais mon frére-devait-il ajouter foi a cet odieux mensonge? Il me connaissait, lui, il savait que j’étais incapa~ ble de mentir. Pourquoi donc ne voulut-il pas me croire? Lorsque je fus seule je pleurai beaucoup. Cette scéne avait fait sur mon coeur la plus péni- ble impression. Mais je résolus de concentrer ma douleur, et de ne la point faire paraitre, surtout & mon frére. Il ne me parla plus de rien, et l’on aurait pu croire qu'il ne s‘était rien passé s il n’ae vait conservé a mon égard une certaine froideur qui me dé¢sespérait. Voila quel avait, était le rés sultat du mensonge de madame Ricord. Quand a elle, elle n’en était ni ‘plus soucieuse ni moins gaie; elle avait toujours son humeur rieuse et fo-