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et les chevausx sont préts ; absolument commie s'il avait été convenu d’avance que la promenade au> rait lieu. Je m’approchai d’elle. et lui rappelai a yoix basse la défense de mon frére; elle né ‘m’é- couta pas et séloigna de moi en riant. Je n’osai pas m’expliquer plus amplement devant les per- sonnes qui se trouvaient présentes ; je me résignal et montai dans la voiture.”

Pendant tout le temps que dura la promenade; je fus triste et j’eus le coeur gros, tant j’étais af= fectée de désobéir & mon frére. Assurément je ne pris aucune part au plaisir des autres, ct j’au+ rais préféré mille fois n’étre pas sortie de chez moi. Une idée me consolait. Si mon. frére, me disais-je intérieurement, apprend cette prome- nade, comme c’est inévitable , du moins il saura que ce n’est pas moi qui l’ai voulue, il saura que jai fait des reprétentations 4 madame Ricord, et qu'elle n’en a pas tenu compte; il saura enfin que c’est elle qui a voulu cette promenade, et que je n’ai pu faire autrement que de la suivre; madame Ricord assumera sur elle toute responsabilité.

Deux jours aprés mon frére revint. Le jour de son arrivée-il ne me parla point de la partie qué noug avions faite, et je crus que, sachant que javais été pour ainsi dire contrainte, il ne m’en voulait nullement, Mais le lendemain je fus bien