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Sisteron, c’était tomber dans un péril. presque aussi grand, car Jes Marseillais n’auraient pas manqué de continuer leur poursuite, et nous au- raient infailliblement atteints. Nous n’avionsdonc qu’un seul parti 4 prendre, c’était de gagner les montagnes qui sont entre Forcalquier et le dé- partement de Vaucluse.

Nous primes des chevaux, car notre voiture nous devenait désormais inutile, et actompagnés d’une douzaine de patriotes qui nous servirent de guides, nous marchames toute la nuit dans des | chemins affreux, gravissant des cétes trés rudes au: nos chevaux avaient peine a nous porter, et faisaient des faux pasa chaque iustant. |

Apreés les plus cruelles fatigues , nous parvinmes de grand matin 4 un ‘village dont le vénérable pasteur nous donna l’hogpitalité avec. une fran- chise et une cordialité charmantes. Aprés avoir goite quelques heures de repos, nous nous re~ mimes en marche, et nous arrivames vers le soir

a Sault, dans le département de Vaucluse. Un jeune médecin avec lequel nous avions fait une partie de la route, nous présenta chez deux dames de sa connaissance , qui nous accueillirent avec la plus grande bienveillance, et nous accablsrent des attentions les plus délicates pendant trois jours que nous restames chez elles, Mon frére et