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quotqu’ils sussent bien qu’ils peuvaient encore li- vrer passage 4 nos ennemis, cé qui arriva.

_ Nous sartimes de Manosque, précédés de nos deux vedettes, etnousdirigeames sur Forcalquier. Le maire de Manosque, qui était patriete, rejoi-. gnit notre voiture au moment ou elle sortaitde la ville, et nous offrit une escorte de cinquante gardes nationaux. Les deux conventignnels qui n’avaient pas une trés grande confiance dans la garde na-~ tionale de Manosque, remerciérent le maire de son offre obligeante ,. mais’ n’accepterent point Yescorte qu'il youlait leur donner. ,

_ Nous arrivames & Fercalquier sans maleneontre. Les patriotes de cette ville nqus offrirent leurs ser- vices, et restérent auprés de nous. pendant qu’on nous préparait a souper: Nous avions le plus grand hesoin de prendre un peu de nourriture et sur- tout de dormir. ll était onze heures du soir, de- puis le matin nous n’avions rien pris et nous n’avions goiité aucun repos. Mais a peine étions- nous a table, qu’un exprés du maire de M anosque vint nous avertir que les Marseillais s‘étaient mis - & notre poursuite, et ne tarderaient pas de nous atteindre ; si nous ne nous dérobions a leur fureur par une prompte fuite. Le danger était pressant. Rester a Forcarquier cétait affronter un trépas inévitable ; suivre la grande route qui méne a