Page:Mémoires de Charlotte Robespierre sur ses deux frères.djvu/108

Cette page n’a pas encore été corrigée

— 103 — chions déja aux berds de la Durance qu'il nous fallait traverser, lorsque nos deux vedettes revin- rent précipitamment nous dire que les Marseillais étaient en armes sur la rive opposée, et avaient des canons.

Marseille avait ouvertement levé l’étendard de la revglte; elle avait enveyé des détachemens de rebelles dans plusieurs directions pour soulever Jes départemens circonvoisins. C’était un de ces détachemens que nous rencontrions si malencon- treusement au moment de. passer la Durance. Nous, retournames sur nos pas, et rentrames dans’ Manosque avec |’intention de. prendre une autre ronte. Mais avant de quitter. une seconde fois cette ville, les deux eonventionnels exigérent avec au- torité que l’on coupat les cables du bac. On refusa d’obéir; attitude de la population était mena- eante;. mon jeune frére: et Ricord renouvelérent leur injonction; et, soit que les habitans fussent subjugués par l’ascendant de leur parole, soit qu'ils. eussent conservé un reste de respect pour la souveraineté nationale dont ils étaient les repré- sentans, ils se mirent en mesure d’obéir ; mais ils ne couperent qu'un cable. Robespierre et son col- legue feignirent de ne pas s’en apercevoir, et

eurent }’air-de-croire que le bac était hors deservir, \