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102 — yeposerions a Lyon, ov s'il ne serait pas plus pru« dent de continuer notre route ,.dans la erainte que les Lyonnais ne les emprisonriassent l'un et Yautre comme ils avaient emprisonné deux de leurs collégyes quelque temps auparavant. Ce dernier avis nous parut le meilleur , et nous nous hatames de sortir de Lyon.

Mais, comme la nouvelle du voyage des deux conventionnels pe pouvait manquer dese répandre sur la route que nous devions parcourir pour nous rendre 4-Nice, puisque nous ne voyagions qua petites journées, il était 4 craindre que les popa- lations de laProvence, dont esprit en général était mauvais, ne se portassent a quelque exc¢s contre Robespierre et Ricord. En conséquence nous aban- donnames la grande route et nous nous jetames dans des chemins de traverse qui nous condui- sirent a Manosque.

Nous restames deux jours dans cette petite ville. Ce que nous appréhendions étaitarrivé, on savait qui nous étions , et nous fimes fort mal regardés; je puis méme dire que, vu lexaspération des es- prits, notre séjour a Manosque n’était pas sans danger. Nous avions avec nous deux militaires , qui noug rendirent de grands services. Quand il fut question de nous remettre en route, ils al- Jérent en avant pour éclairer le pays. Nous tou-