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aux questions que nous Pignorions. Plusieurs hommes qui portaient la parole pour les autres , nous:dirent alors d’an ton courroucé : Nous sa- » vons que les Parisiens disent fque nous sommes » én centre-révolution ; mais ils ont menti; voyez » plutét nos cocardes.» En effet, ils avaient la cocarde nationale, mais cela ne prouvait rien, car n’avons-nous pas vu les contre«révelution- naires les plus prononcés de la premiére révolu- tion porter la cocarde tricolore? Et parmi ceux qui la portent, depuis la révolution de juillet 1830, n’en est-il pas qui sont ennemisde la révo- lution dans leur cvaur? .- :

Pendant que madame Ricord et moi nous étions ainst a laiquestion , et que notre position, vis-a- vis de ces hommes presque furieux , devenait de plus en plusembarrassante, Robespierre jeune et Ricord avaient une explication trés vive avec les officiers municipaux; ces derniers leur parlaient en des termes menacans , et paraissant vouloir les

‘rendre responsables des, événemens qui avaient

renverst les Girondins. Les deux représentans soutinrent la dignité de leur caractére, ets expri- mérent avec une fermeté qui en imposa a la com- mune lyonnaise. En quittant |’Hétel-de-Ville , mon frére et Ricord remontérent dans la voiture, et délibérérentun instant pour savoir si nous nous

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