Page:Mémoires artistiques de Mlle Péan de La Roche-Jagu, écrits par elle-même.pdf/67

Cette page a été validée par deux contributeurs.
– 58 –

être les vues des MM. Dartois dans cette affaire. Les voici, lui dis-je :

MM. Dartois ont assurément obtenu bien des succès, mais dans des théâtres secondaires. M. Crosnier, résolu à ne pas admettre à son théâtre d’autres auteurs que ses habitués, et ne voulant pas avoir l’air de me refuser, l’ayant promis à M. le comte de Las-Cases, qui lui avait rendu service pour ses subventions, a donc confié à ces Messieurs ses intentions à mon égard, et leur a dit : « Si vous voulez faire écrire une lettre à Mlle de la Roche Jagu par laquelle vous pourrez seuls lui retirer votre poème, je m’engage, non seulement à vous jouer de suite ce petit opéra (que vous donnerez en même temps qu’à elle à un autre compositeur), mais bien encore à vous représenter celui en trois actes dont vous m’avez parlé. » Les frères Dartois n’hésitèrent pas et signèrent ainsi la perte d’une courageuse et persévérante artiste. Ils ont cru se servir de moi comme d’un marchepied pour arriver sûrement à leurs désirs. Je terminai ainsi : Je ne me fais point d’illusion, Monsieur le président ; mon avocat demande pour moi trois mille francs de dommages-intérêts, ainsi que la repré-