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plus mauvaise. — Vous n’avez pas toujours tenu ce langage, lui dis-je ; chaque fois que je vous la faisais entendre, vous ne saviez quel éloge en faire. — Ce n’est pas vrai. — Vous osez le nier aussi, Monsieur ; au fait, je n’avais pas là de témoins : mais vous ne vous êtes point contenté de le dire à moi seule, car M. le président a une certaine lettre qu’il peut vous mettre sous les yeux et vous donner ici un démenti formel. — Comment cela ? — Oui, Monsieur, reprit le président, voici cette lettre qui est de la femme d’un avocat, à laquelle vous avez dit souvent que la musique de Mlle de la Roche Jagu était vraiment délicieuse et qu’elle méritait sous tous les rapports de réussir. — Oh ! elle me le payera, s’écria M. Dartois. — Ensuite, Monsieur, lui dit le président, une preuve bien convaincante assurément, que votre intention était d’induire en erreur Mlle de la Roche Jagu, c’est qu’en lui remettant votre poème, vous l’avez remis aussi, et cela en même temps qu’à elle, à M. Georges Bousquet. En effet, lorsque le procès a été commencé, M. Crosnier a activé les répétitions du Mousquetaire, dans la crainte qu’on ne le forçât de jouer mon opéra, moi, gagnant le procès. Une de mes cousines était venue me prévenir que