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n’est pas possible ; il faut que je réunisse tous mes instruments dans la même page. Alors j’envoyai demander au théâtre les partitions de piano et d’orchestre de la Dame blanche, et par là je vis bien que j’avais deviné le bon moyen.

Il fallait véritablement que je me sentisse une profonde vocation pour avoir eu le courage de faire le travail que j’ai fait afin de me donner quelques notions de l’orchestration. Je jouais avec beaucoup d’attention la partition de la Dame blanche pour piano, laquelle j’instrumentais après. J’ouvrais ensuite celle d’orchestre, et voyais les fautes que j’y avais faites. Ce fut après ce pénible travail que je parvins enfin à orchestrer la mienne. – Le bon M. Lesage en était ravi. Il alla demander l’orchestre du théâtre pour venir exécuter mon œuvre. Ce fut à qui viendrait l’entendre ; mais ma mère ne voulut point faire d’invitations, ayant trop de connaissances, et de cette manière ne fâcher personne. Elle dit simplement que l’on recevrait celles qui viendraient, mais qu’en particulier elle ne les priait point.