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cette fâcheuse représentation. Pauvre dame, quelle triste récompense pour votre cœur si noble et si généreux !… le chagrin, qu’elle éprouve dans ce moment-ci, qu’on ne croie pas que ce soit le regret de ne pouvoir rentrer dans les avances qu’elle m’a faites ; une idée l’accable et la poursuit sans cesse. C’est qu’à force de m’avoir tant aidée elle se trouve dans l’impossibilité de continuer sa bonne œuvre, je lui dois tant !… « Oh ! mon Dieu ; daignez arrêter ici, les cruelles épreuves que vous m’avez envoyées, et faites que je puisse montrer et témoigner à mes bienfaiteurs la reconnaissance que je ressens si vivement ! » Quelques jours après cette représentation, je reçus une visite de madame de K…, qui me dit : « Ma chère petite, vous me tourmentez horriblement ; je ne fais que penser à votre position, qu’on m’a dit être affreuse ! Je serais si heureuse de pouvoir vous en sortir ; j’essayerai tant qu’il me sera possible de faire, mais pour cela, ayez confiance en moi, et ne me cachez rien. Quels sont donc vos moyens d’existence.

— Hélas ! Madame, lui répondis-je, je n’en ai pour ainsi dire, aucun. J’ai une pension annuelle de cent vingt francs que M. le baron Taylor a eu la