Page:Mémoires artistiques de Mlle Péan de La Roche-Jagu, écrits par elle-même.pdf/178

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 169 —

Je tremblais dans la crainte d’un procès encore ! mais qu’on veuille bien ici faire la part de l’artiste : s’il n’avait pas de fermeté, s’il ne savait point enfin faire respecter ses droits, que deviendrai-t-il ?… — Le lendemain, M. Réty reçoit un papier timbré : même refus de sa part. Forcément, il faut me rendre chez un agréé, et y déposer une somme. Pauvre artiste, toi qui as déjà tant à payer de tous côtés : l’agréé me dit qu’il espère que le jugement passera assez tôt. Mais il se trompa, et le 10 juillet s’est écoulé sans pouvoir donner ma soirée. Que de frais perdus ! M. Réty, ainsi que moi, sommes demandés chez l’arbitre. M. le directeur dit alors qu’il ne m’avait pas promis de me donner sa salle. On lui a fait à cela l’observation naturelle, que déjà il y avait eu un commencement d’exécution, puisqu’on avait reçu au théâtre les instruments que j’avais envoyés, et qu’une répétition avait eu lieu, et que même les gens de l’administration étaient là pour donner ce qui était nécessaire. Enfin, on lui a dit de prêter serment, il l’a prêté… L’arbitre l’engagea à s’arranger à l’amiable, et à me donner sa salle. Eh ! bien, dit M. Réty, dans le mois d’août ; mais, me réservant le droit, si le jour de la représentation il se trouve quelque chose