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dition, et me pria de le prévenir deux ou trois jours d’avance de celui que M. Séveste aurait désigné. C’était ma partition du Jeune Militaire que je devais faire exécuter ; j’avais quelques artistes de l’Opéra pour interprètes. La veille, ils étaient tous réunis chez moi afin de répéter, lorsqu’on me remit la lettre suivante :

« Paris, le 9 juillet 1832.

Mademoiselle,

J’ai le regret de vous annoncer que l’audition de votre opéra ne pourra avoir lieu demain. Je suis dans la nécessité de me trouver à Saint-Cloud, où le séjour du président de la République rend ma présence indispensable au théâtre. Je m’empresse de vous prévenir de cette circonstance pour que vous puissiez éviter un dérangement aux personnes qui devaient concourir à cette soirée. — J’ai vu M. Adam et lui ai fait part du retard forcé que devait subir votre audition. Agréez de nouveau, Mademoiselle, mes regrets, etc.

Jules Séveste. »