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qu’il avoit pratiqué avec une sage discrétion ; et envers d’autres, à s’accuser, avec de vifs sentimens de componction, des fautes auxquelles expose la fragilité humaine. Il recevoit avec douceur et reconnoissance les services qu’on lui rendoit. Les personnes qui désiroient se recommander à ses prieres, étoient accueillies avec tout l’intérêt que lui inspiroit la charité. Son zele se ranimoit pour leur adresser des paroles d’édification appropriées avec grande justesse à la situation de chacun. Enfin, une disposition persévérante de sacrifice fit du respectable malade une victime qui se consumoit de jour en jour en l’honneur de Dieu, à qui toute sa vie avoit été consacrée. Il la termina le 1 décembre 1800, après avoir reçu deux fois, dans le cours de sa maladie, les sacremens de l’Eglise.

Le concours considérable de personnes qui se firent un devoir d’assister à ses obseques, fut un témoignage de l’estime qu’on avoit pour ce saint prêtre, que chacun étoit plus porté à invoquer, qu’à soulager par ses prieres. (ce dont plusieurs assurent avoir éprouvé de très-heureux effets, qui leur font conclure qu’il est avec Dieu depuis sa mort, comme les fruits de son ministere leur avoient toujours persuadé que Dieu étoit avec lui pendant sa vie). On attachoit pareillement un grand prix à posséder quelque chose de ce qui lui avoit appartenu.

Je glorifierai, dit le Seigneur au grand-prêtre Héli, ceux qui m’auront rendu gloire ; mais ceux qui me méprisent tomberont dans le mépris. (II. liv. des Rois, ch. 2, v. 30).

N. B. Nombre d’amis et d’anciens confrères de M. Foissin, tant par estime de sa vertu, que par reconnoissance de ses services, ont fourni aux frais d’impression de ce petit précis de sa vie. Celui de ses confrères qui l’a redigé, a également rédigé, d’après le vœu de plusieurs personnes de mérite, un mémoire intéressant, sur la Communauté des Ecoles-Chrétiennes du faubourg S.-Antoine, qui peut contenir environ deux feuilles d’impression, même format, C’est un court exposé de tout ce qui se faisoit à la Communauté, et dans les Ecoles-Chrétiennes, qui en fait connoître l’origine, les progrès, l’esprit, la conduite, les moyens, l’utilité, et comment la Providence a soutenu cet établissement depuis son commencement, en 1713, jusqu’à sa fin, en 1794 : comment on y étoit admis, forme, entretenu et perfectionné dans toutes les connoissances convenables à des instituteurs chrétiens : enfin comment on tenoit les écoles, et quel en étoit le succès. On avoit dessein de publier ces deux Ecrits en même tems, en commençant par le mémoire ; mais les moyens ne l’ayant pas permis, on s’est borné pour le présent, à celui-ci, persuadé que si Dieu veut que l’autre devienne public, il saura bien inspirer à ceux en qui il a mis l’amour de la Religion et de la Patrie, et par conséquent le goût et le desir d’une éducation solidement chrétienne, qui ont quelques moyens, ce qu’il a inspiré aux amis de M. Foissin.

Premier Frimaire an XII.