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d’un long noviciat : aussi, quelques semaines après son entrée, une des dernieres écoles étant venu à vaquer ; on l’y plaça. Il s’en acquitta si bien, que, l’année suivante, on le choisit, tout jeune qu’il étoit, pour succéder à M. Grivel dans la première école du faubourg dont il fut chargé pendant onze ans. Il en remplit tous les devoirs avec la plus rigoureuse exactitude, malgré une solique d’entrailles dont il ne cessa d’éprouver plus où moins vivement les douleurs pendant presque tout ce tems, et dont il ne fut enfin délivré que par un topique des plus violens qui lui fit tomber toute la peau du ventre.

Il fut toujours aimé et estimé de ses écoliers, qui, malgré la légéreté naturelle à cet âge : étoient fort attentifs à ses leçons ; et goûtoient assez généralement ses instructions, d’autant plus solides, que ce n’étoit qu’un tissu de l’Ecriture et des Pères, dont il avoit fait de très-amples extraits, et dont les pensées se présentoient comme d’elles-mêmes à son esprit, et qu’il employoit fort à propos sur toute sorte de matieres. Ses confreres qui savoient mieux en apprécier le mérite et la solidité, ne les entendoient jamais qu’avec plaisir : parce que, vivement pénétré de toutes les vérités de la religion et de la morale chrétienne, il n’en parloit jamais qu’avec une effusion de cœur et une onction propre à faire une vive impression sur ceux qui l’entendoient. Aussi connoissons-nous, entre plusieurs autres, une famille chrétienne qui a passé par les plus dures épreuves, pour avoir coopéré de tout son pouvoir à la prolongation publique du culte après la fermeture des églises, qui n’oubliera jamais, qu’après Dieu, qui dispose les cœurs, et y fait fructifier la semence de sa parole comme il lui plaît, c’est aux entretiens édifians de M. Foissin qu’elle est redevable de la connoissance et du goût des lectures et instructions