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En 1713, M. l’Abbé Goury, de sainte mémoire, qui avoit la surveillance des Ecoles de la Paroisse Saint Gervais, engagea M. l’Abbé Potherie, qui, depuis quelques années, étoit retiré dans les excellentes Ecoles d’Orléans, à venir se mettre à la tête des Ecoles du faubourg Saint-Antoine. Ce digne Ecclésiastique connu, estimé et respecté de Mme. d’Orléans, Abbesse de Chelles, retirée au monastere de Trainel, qui le fit son Aumônier, gouverna les Ecoles avec zele et intelligence pendant 44 ans. Tout pauvre qu’il étoit lui-même, il employoit tous les ans deux cents francs, c’est-à-dire, la moitié de son revenu, à fournir aux pauvres enfans de ses cheres Ecoles, des sabots, des bas et d’autres hardes ; du pain, des légumes, et du bouillon lorsqu’ils étoient malades.

M. Goy, de son côté, fournit jusqu’à la fin de ses jours à la dépense de la Communauté, tant par lui-même que par ses amis.

Un de ceux qui s’intéresserent le plus à cette bonne œuvre, fut M. l’Abbé Tabourin, l’un des Supérieurs de la Communauté de Ste Barbe. Ce vertueux Prêtre qui, pénétré de douleur à la vue de l’ignorance, ne voyoit rien de plus utile que la distribution de bons livres, et l’établissement d’Ecoles où les enfans de l’un et l’autre sexe fussent solidement instruits de la religion ; et qui, en conséquence, fournissoit à l’entretien, nourriture et logement d’un grand nombre de Maîtres et Maitresses d’Ecoles en différentes Paroisses, tant de Paris que de la campagne, habilloit les enfans, les mettoit en mêtier, leur donnoit du pain, etc. ; logea aussi gratuitement ceux du faubourg Saint-Antoine dans une