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La priere étoit suivie de la lecture, qui duroit ordinairement jusqu’à neuf heures.

Dans les Petites Ecoles, la premiere leçon se faisoit tous les matins dans le petit Catéchisme historique ; et tous les soirs dans celui du diocese : elle duroit une heure. La seconde, qui duroit trois quarts d’heure, se faisoit matin et soir dans un syllabaire que M. l’Abbé Bouillette, auteur du Traité des sons de la langue française, loué par l’Académie, composa, en 1769Note de Wikisource, exprès pour Communauté : ce syllabaire, aussi excellent que méthodique, (qui est un abrégé du Traité des sons) ne contient que 32 pages in-16 de principes présentés d’une maniere tout-à-fait naturelle, et aussi propre faciliter l’attention de la vue et de l’ouïe, qu’à contrarier la routine qui n’agit qu’à l’aveugle et sans examen. Tout enfant qui en possede bien les principes, d’autant plus aisés à retenir, qu’un même principe se trouve souvent répété jusqu’à douze ou quinze fois de suite en des mots différens, peut, au sortir de là, lire également en tout livre français qu’on lui présente. Dans l’espace d’environ vingt-cinq ans, il a servi à plus de quarante mille enfans, tant à Paris qu’à Auxerre, pour apprendre à lire.

Dans les Grandes Ecoles, dans les Moyennes et dans les Mixtes, la premiere lecture se faisoit le matin, alternativement un jour dans le Nouveau Testament de Sacy, et l’autre dans l’Ancien Testament de Mesengui. Tandis que chacun lisoit de suite son verset ou sa phrase tout haut à son tour, tous les autres suivoient exactement des yeux, pour être en état de continuer sitôt que le Maître l’ordonneroit : car il interrompoit fréquemment le cours or-

  1. Note de Wikisource L’auteur fait erreur : il s’agit de 1760 et non 1769. L'erreur est reprise de la préface du Traité de la manière d'enseigner à lire.