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étoit simple et frugale, mais les alimens en étoient solides, bien nourrissans, et en suffisante quantités. Tout metz recherché ou trop dispendieux en étoit banni. On n’y servoit jamais que de bon vin ; mais en si petite quantité, que, vu la fatigue du travail, on auroit pu en doubler portion sans sortir des bornes de la plus exacte sobriété.

Il y avoit chaque semaine un jour de jeûne : c’étoit le vendredi ; mais le jeûne en étoit moins rigoureux qu’aux jeûnes ordonnés par l’Eglise et dans les grandes chaleurs on s’en dispensoit.

La bénédiction de la table étoit suivie de la lecture d’un chapitre de l’Ecriture-Sainte ; ensuite de celle de l’Histoire Ecclésiastique jusqu’à la fin du dîner ; et enfin de celle du Martyrologe, terminée par l’actions de graces.

Depuis le premier jusqu’au dernier, on servoit à table chacun à son tour ; et celui qui avoit été serveur la veille, étoit le lendemain lecteur.

Après le dîner, suivoit la récréation qui se passoit pour l’ordinaire en conversations amicales, où l’on apprenoit mille choses utiles.

A une heure, l’office de None : après quoi les Maîtres partoient pour leurs Ecoles.

Alors le Maître des Novices resté avec eux, corrigeoit leur écriture ; ensuite leur enseignoit le calcul jusqu’à deux heures.

A deux heures, la lecture dans les manuscrits ; ensuite alternativement un jour en latin, dans le Pseautier distribué ; et l’autre en français, dans les Regles de la Civilité, de M. de la Salle. Depuis trois heures jusqu’à quatre, l’exercice de l’écriture, comme le