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NICOLE, entrant par la grille à gauche.

M. Larose doit m’attendre. (Voyant Broussaille.) Oh ! le garde champêtre, ne nous montrons pas. (Elle se cache derrière une touffe d’arbustes.)

BROUSSAILLE, revenant.

Hein ! Je croyais avoir entendu parler ? Non, personne. Oh ! je les pincerai ! Il n’y a pas à dire, il me faut un procès-verbal. (Il sort.)


Scène II

LAROSE, NICOLE.
LA ROSE.

Il est parti ! (Apercevant Nicole.) Vous voilà enfin, ma déesse, ma Calypso !

NICOLE, timidement.

Je tremblais d’être surprise par ma tante !

LAROSE.

Ah çà ! c’est donc une demi-lune imprenable que cette madame Jobin !… Vous ne lui aviez don pas dit que vous aimiez Larose Pompon, la fleur des soldats du roi ?

NICOLE.

Je n’ai pas osé ! Je lui ai dit que je voudrais bien me marier et elle m’a rabrouée !

LA ROSE.

Tiens ! tiens ! Elle hait l’hyménée, cette petite mère ?

NICOLE.

Du tout ! Mais elle veut se remarier elle-même !

LAROSE.

Cette démangeaison est assez commune chez les veuves. (Se pavanant.) L’homme est, un besoin de l’époque ! Elle est riche, m’ame votre tante !