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Scène XXII

Les Mêmes, une Servante qui tient un flambeau à la main, le Garçon du cabaret, sortant de la tonnelle avec une lumière. Jour.
MADAME JOBIN, descendant.

Eh bien, quoi ?… (Montrant Lanternick.) Monsieur me demandait ma main… et je la lui accorde !

LAROSE, bas à Lanternick.

On vous a surpris à ses pieds… vous ne pouvez pas refuser…

LANTERNICK, à Larose.

Je peux pas !… et je refuse !… (Haut, regardant Nicole.) Celle que che chure d’épouser… m’a donné un cache… et le voilà !… (Il montre fièrement le ruban rose que Larose lui a passé.)

NICOLE.

Le ruban rose de ma tante !…

LANTERNICK, confondu et le regardant.

Hein ?…

MADAME JOBIN, bas.

Cachez-le donc, monsieur… On ne divulgue pas ainsi les faveurs

LANTERNICK.

Rosse !… c’est rosse, ça ?… Celui qu’on m’a donné était noir !….

LAROSE, montrant le sien d’un peu loin.

Faites excuse, mon sergent… le voilà, le noir, par ici !…

LANTERNICK, stupéfait.

Che comprends pas !… (Regardant madame Johin.) Au fait, c’est une bien belle femme !… Che foulais faire ein petit gonnaissance… che suis gontent… (Lui baisant la main.) Mais che gomprends pas !