Page:Mélesville et Carmouche - La permission de dix heures.pdf/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LAROSE, écrivant.

« Apaisez la tempête de mon cœur…

LANTERNICK.

Ah ! pon ! t’embête !… che dicte pien !

LAROSE, écrivant.

« Si vous daignez répondre au rappel du sentiment…

LANTERNICK, dictant.

«  A neuf heures…

LAROSE, écrivant.

« Qu’un signal quelconque…

LANTERNICK, dictant.

« Ine chantelle à vot’ fenêtre…

LAROSE, s’arrêtant, à part.

Tiens… cette idée… comme mon rendez-vous !… va pour la chandelle !…. (Écrivant.) «  Je vous attends… au pied du mur… avec lequel j’ai l’honneur d’être… »

LANTERNICK.

Très-pon !… C’est ce que ch’ai écrit de plus choli.

LAROSE, lui présentant la plume.

Signez !

LANTERNICK, assis, prenant la plume, parlant en signant, avec joie.

Oh !… gère betit Nigole !…que nous serons hérex !

LAROSE, frappé.

Hein… comment… c’est Nicole !…

LANTERNICK, confus.

Oh !… che foulais pas tire… mon cœur m’a trahi !

LAROSE, s’emportant et voulant reprendre la lettre.

Mille tonnerres !… (Haut, gaiement.) Moi qui croyais que c’était la tante !

LANTERNICK, souriant et se levant en tenant la lettre.

Pêta !… Pêta !

LAROSE, à part, se tapant le front.

Oui… Oui… bêta ! animal ! dromadaire, va ! (Levant la main.) Mais je n’en aurai pas le démenti !…