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II.
––––––C’est surtout au clair de la lune
––––––Qu’on fait un aveu sans détour ;
––––––L’amour que le le bruit importune
––––––Ne recherche pas le grand jour.
––––––La solitude nous inspire
––––––––––Quand il fait nuit,
––––––Et l’on se hâte de tout dire,
––––––––––Car le temps fuit.
––––––La permission de dix heures, etc.
NICOLE.
––––––Croyez-vous l’obtenir si vite ?
MADAME JOBIN.
––––––Sans peine on peut le supposer ;
––––––Quand une femme sollicite,
––––––Un colonel n’a rien à refuser.
NICOLE.
––––––Hélas ! si je pouvais oser.
MADAME JOBIN.
––––––Je veux que comme une surprise
––––––La permission lui soit remise.
––––––Mais… j’en fais la réflexion,
––––––Je ne sais pas même son nom.
NICOLE.
––––––Son nom !

(A part.)

––––––Son nom ! Allons, un peu d’audace !

(Haut.)

––––––Son camarade à cette place
––––––L’appelait : Larose Pompon !
MADAME JOBIN, avec sentiment,
––––––Est-il un plus joli nom ?
––––––Eh bien, pour Larose Pompon
––––––J’obtiendrai la permission.
––––––Oui regarde cette toilette,
––––––Ce tablier, cette cornette,
––––––Et ce ruban rose à mon cou.