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Acte II, Scène VII.

r«, sin(îulières, moi !.. le dédain, rhumiliation dont on accahic un malheureux... au cœur noble 01 fier... £li bien, cela me touche, cela m’atlaciie à un point... (L’observant.) Je crains seulement que ce pauvre Camille... LE CHEVALIER, à part. Camille !

!»■* DE PBESLE. 

Seul, abandonné à lui-même, ne se soit laissé cniraîiier à quelque action... SAIM’-GEOUGES, avec force et se levant. Une bassesse !., lui !.. Jamais !.. M°" de PRESi.E , vivement et se levant aussi. Qu’en savez-vous ? SAINT-GEORGES, se remettant. Je le suppose... celui qui avait mérité votre estime n’a jamais pu l’oublier et se déshonorer. M"* DE PRESLE, à part. Oh ! c’est lui ! (Haut.) Au : Loin de nous, ù l’enrichir. (Bérat. ) Je le pense comme VOUS... Et, de notre heureuse enfance, Je retrouve, eu souvenance, Les jours si beaux et si doux I (L* rr ;:ard9nt. ; Cet ami que je regrette, Je le crois là... je levoil.. Ma bouche en vain lui répète ! (Ttndifiucnt.) Te souvient-il plus de moi) ^ ENSEMBLE. m"* de PRESLE. Du tourment qui me déchire, Qu’il me délivre aujourd’hui I Ou’un regard vienne me dire : Que c’est lui... c’est toujours lui ! SAINT-GEORGES, à part. Au tourment qui me déchire. Comment échapper ici ?.. Ah ! que ne puis-je lui dire : Oui, c’est lui ! c’est toujours lull M"" HE PRESLE, vivement. ChcYalier, vous êtes ému !.. SAlT-Gi :OUGES, ému. Je l’avoue, Madame... car, moi aussi , j’avais une îimic d’enfance ! une sœur... qui m’était bien chère !.. Mon rêve était de pouvoir lui dire un jour combien je l’aimais... combien son regard seul animait ma vie d’espérance et d’orgueil. .. Même air. Je crois encor la revoir ; C’est sa grâce séduisante... J’entends cette voix touchante, Dont j’adorais !e pouvoir !.. D’un prestige, 6 doux empire... Oui. je la vois, près de moi... Qui semble toujours me dire : Ami, je veille sur toi ! ËNSEiMBLE. M»» DE PRESLE, à part Du tourment qui me déchire, etc. SAl.VT GEORGES, à part Au tourment qui me déchire, ele, """-SAINT-GEOBGES, Se détournant pour euuyerwM larme. Pardon !.. ces souvenirs ? M*"’ DE PRESLE, courant à lui. Plus do doute... c’est lui ! Camille ! SAINT-GEORGES, se remettant. Hé, quoi ? M°" DE PRESLE, éperdue. Oui... oui... cette émotion... ces traits... par grâce, par pitié !., vous voyez ce que je souffre ! un mot ! (avec explosion.) Un seuil mot ! dites moi... Oh ! mon Dieu... mais dites-moi donc que c’est vous ! SAINT-GEORGES, se remettant. Camille ? moi, madame !.. M"" DE PRESLE. Oui... et cette amie d’eulance que vous regrettez, SAINT-GEORGES, avec un mouvement. Hélfts !.. je l’ai perdue ! elle est morte ! M"* DE PRESLE , accablée. Morte ! (Se laissant tomber sur un fauteuil près delà toilette.) mes rêves !.. SAINT-GEORGES, voulant la soutenir. Dieux ! qu’avez-vous ?.. M"* DE PRESLE, après un silence. Rien... rien... pardonnez, ChevaUer... un moment de folie !., tout ce que je vous demande maintenant, c’est de faire passer au pauvre Camille , s’il existe encore , ce dernier gage de mon souvenir... (Elle lui donne un papier qu’elle prend sur la toilette.) SAINT-GEORGES, intrigué. Ce papier ? M"" DE PRESLE, avec un soupir. Il est si^né depuis la mort de ma mère !.. Il verra du moins que je ne l’avais point oublié. SAIXT-GEORGES, qui a déployé le papier et y jetant les yeux. Qu’ai-je lu ? juste ciel ! un si grand bienfait !., M"* DE PRESLE. Il n’y sera plus sensible ! SAINT-GEORGES, avec joie. Que dites-vous ?., le bien le plus cher, le plus précieux ! et c’est à vous , madame , c’est à vous !.. (11 sejettc à ses pieds.) M"" DE PRESLE. Qne faites-vous ? SAINT-GEORGES, avec désordre. Jo rends hommage à lame la plus élevée , an œur le plus noble... que ces traits m’avjien* •■t’jà révélés... Oui, tant de générosité triomphe •le ma raison... et à vous, à vous seule, je dirai. .. SCÈNE MI. Les Mêmes , M. DE BOULOGNE , paraissant ao fond. M. DE BOULOGNE. Que vois-je ? Aht DE PQESLE.