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64 LITTÉRATURE FRANÇAISE AU MOYEN AGE

VIII. Le drame du moyen âge (p. 271-316). — L'histoire du théâtre au moyen âge a été si souvent et si soigneusement étu- diée qu'il était difficile que l'auteur pût trouver à en dire quelque chose de bien nouveau. Il a du moins connu et habilement utilisé tous les matériaux qui la constituent, et il en a tracé une esquisse où il a su dégager, avec son talent ordinaire, les traits les plus caractéristiques et souvent les moins remarqués avant lui. Il n'a pas consacré à ce sujet, attrayant à tant de points de vue, moins de 45 pages, qui comptent parmi les plus attachantes du livre. Il a divisé la matière en quatre sections ainsi intitu- lées : I . Le drame liturgique purement latin ou mêlé de français (p. 271-275); 2. Le drame français du xw au xiV" siècle Çp. 275- 283); 3. Mise en scène et tecbnicjue du drame (p. 283-290); 4. Le drame aux XV" et xvi' siècles (p. 290-316). Je présenterai sur cet excellent exposé quelques remarques détachées.

L'auteur signale, comme on l'a fait souvent avant lui, l'ori- gine liturgique du théâtre médiéval, et l'absence de tout lien entre ce théâtre et le théâtre antique. Le fait est incontestable pour le théâtre religieux ; mais il eût été à propos de rappeler dès le début que le théâtre profane, — d'ailleurs purement plai- sant, — a son origine propre et se rattache sans doute à la tra- dition des histrions romains, devenus les joculatores. Il est pro- bable que si la curieuse évolution qui a tiré le drame chrétien de la liturgie ne s'était pas produite, le théâtre comique n'en serait pas moins sorti des « débats » et des dialogues facétieux des jongleurs, et on peut même croire que ce théâtre aurait à un moment quelconque engendré un théâtre sérieux qui n'au- rait pas été nécessairement religieux. Dans le théâtre religieux lui-même, il n'est pas certain que les « miracles » et les vies de saints soient des dérivés du drame proprement liturgique : ces représentations, dont l'existence est attestée dès le commen- cement du xii^ siècle, peuvent être nées du désir de mettre plus

��que fondé. — P. 260, il n'est pas exact de dire que des chansons d'Olivier Bachelin se trouvent mêlées à celles de Jean Le Houx : toutes les pièces du recueil de celui-ci sont de lui seul. — Page 263, je crois téméraire d'affirmer que le Jean de Mandeville historique « n'a absolument rien à faire » avec Tautèur du Voyage de Mandeville \ mais c'est une question extrêmement embrouillée, sur laquelle la lumière n'est pas encore faite.

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