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HISTOIRE DE LA LITTERATURE FRANÇAISE 63

société. Je regrette seulement que M. Suchier n'ait pas insisté davantage sur le caractère tout particulier que donne à cette période, dans sa partie centrale, la guerre continuée pendant cent ans entre les rois d'Angleterre et de France; cette guerre funeste, qui retarda plus qu'on ne peut le dire l'évolution nor- male de la civilisation nationale en rendant à l'élément mili- taire et aristocratique une prépondérance qu'il était en train de perdre, n'a pas été non plus sans influence sur la littérature, qu'elle a paralysée et stérilisée, et où elle a détruit l'unité de sentiments qui se serait de plus en plus développée. Tout cela est indiqué çà et là par l'auteur, mais aurait pu être mis plus nettement en relief.

Je ne suivrai pas ici, comme je Tai fait pour la période pré- cédente, les divisions faites par M. Suchier. J'ai indiqué le contenu de chacune d'elles et j'ai dit la valeur générale du cha- pitre. Je me bornerai à présenter en note quelques remarques de détail '.

��I. P. 237, je doute beaucoup que vireli (on trouve aussi l'ireiili) tivirclai signifient également « fais-la tourner ». — P. 238, je crois qu'on ne peut dou- ter que le FoîV Dit de Machaut ait pour fond une aventure réelle (cf. Roiiiaiiia, t. XXVII, p. 509). — P. 239, je ne comprends pas ce que veut dire le mot « anonymes » appliqué aux Contredits de Franc Gantier, de Villon. — P. 241 et 244, l'auteur deVOvide moralisé est appelé Sainte-More; mais M. Thomas ayant montré que le nom Chrestien Je Goiiuis de Sainte More est dû à la fausse interprétation d'un passage du poème, la dernière partie n'en est pas plus authentique que la première ; au reste, ce poème appartient à la période pré- cédente, puisqu'il a été composé sûrement avant 1328, très probablement avant 1305. — P. 244, Baudouin de Seboiirg ne devrait pas être traité isolé- ment : il fait partie intégrante d'une vaste composition sur les Croisades qui aurait mérité d'être examinée dans son ensemble ; d'ailleurs ce poème — ■ ainsi que Hugues Capet et les mises en prose de chansons de geste — n'aurait- il pas été mieux à sa place dans le chapitre n ? — P. 246, une rédaction un peu équivoque fait croire que Jean Petit n'a prononcé l'apologie du meurtre de Louis d'Orléans qu'après celui de Jean sans Peur. — P. 252, il n'est pas douteux que le titre de Salade, donné par Antoine de la Sale à un de ses ouvrages, se rapporte à la salade où v se montrent plusieurs bonnes herbes », comme le dit expressément Fauteur, et non au casque appelé salade. — P. 256-258, la biographie de Villon est à refaire d'après les découvertes de M. Schvvob ; le doute sur l'authenticité du nom Montcorhier itsx plus spirituel

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