Page:Mélanges de littérature française du moyen âge.djvu/48

Cette page n’a pas encore été corrigée

44 LITTERATURE FRANÇAISE AU MOYEN AGE

ment à ce savant, je crois que les titres anglais expressément attribués par elle à deux de ses lais prouvent que les récits qui en forment le thème étaient répandus sous forme anglaise aussi bien que française. En somme, de toute la discussion menée avec tant d'ardeur depuis quelques années sur ce sujet, il me parait résulter que les lais « bretons » ont dû appartenir aux divers peuples celtiques et se répandre aussi bien en Angle- terre qu'en France '.

3. La poésie française sons les Plantagenets jusqu'à 1204 (p. 121- 134). — Nous voyons ici passer devant nous Wace, son rival Benoit de Sainte-More, Marie de France, Garnier de Pont- Sainte-Maxence (bien qu'il fût sujet du roi de France, comme Marie, et tout à fait Français de cœur), Jourdain Fantosme, Huon de Rotelande, etc., tous fort bien caractérisés ^ Ce qui

��en V incorporant par erreur l'article français, M. Suchier (voir Warnke, op. Ia!t(l.,p. XXX, n. i) a proposé une explication qui écarterait la faute; mais elle paraît difficile à admettre (voir les vv. 151, 136, 154, 160). D'ailleurs, quelqu'un qui du breton blei\ lavaret « loup parlant », fait hisclavret ne sait certainement pas le breton et estropie un titre étranger qu'il a entendu.

1. Je compte, à propos du livre de M. Warnke, discuter ailleurs ce point plus en détail [projet non réalisé].

2. Petites remarques. P. 121, Polycraticus : il faut Policraticiis. — P. 124, l'explication du rapport des différentes parties de la Geste des Normands, de Wace, ne me paraît pas tout à fait exacte : le morceau appelé à tort Chronique ascendante n'a pas été « ajouté seulement plus tard » ; il fait partie intégrante de l'ouvrage, dont il forme le prologue ; il est vrai que le passage sur le siège de Rouen en 11 74 a été inséré après coup par l'auteur ; mais la première laisse est le début original du livre et ne peut avoir été écrite à une époque aussi tardive (voir Roinania, t. IX, p. 599). — P. 124, il est excessif de dire qu'on ne connaissait V Iliade au moven âge que par Darès et Dictys : V Home- rus latinus (le poème d'Italicus) v a été très lu. — P. 127, les idées de M. Suchier sur la versification anglo-normande ne sont pas généralement admises — P. 128, je ne sais quelles sont les raisons de l'auteur pour placer la composition des fables de Marie après celle des lais ; je tiens l'ordre inverse pour plus vraisemblable. — P. 130, « Thomas est probablement le premier poète français qui peigne l'amour chevaleresque » ; mais les traits mêmes que M. Suchier emploie pour caractériser cet amour dans le Tristan de Thomas n'ont rien de particulièrement chevaleresque. Il me paraît avoir plus raison quand il dit (p. 139) que le Lancelot de Chrétien « a introduit l'amour

�� �