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LA LEGENDE DE PEPIN « LE BREF » I95

comparaison de Pépin avec le petit David en face de l'immense Goliath, que nous retrouvons ici ', tend encore à taire croire que c'était bien l'aïeul du roi Pépin qui avait le surnom de « petit » et le renom d'une hardiesse extraordinaire-.

��II

��Le trait capital du rôle de Pépin dans l'histoire, le tait d'avoir été le fondateur d'une nouvelle et glorieuse dynastie, paraît généralement etîacé dans la légende. Elle n'a pas oublié com- plètement le grand événement de la substitution d'une race régnante à l'autre, mais, comme on l'a vu plus haut, elle l'a placé antérieurement et l'a simplement attribué à l'extinction de la lignée mâle de « Floovent ». Peut-être, cependant, faut-il voir une représentation légendaire de l'avènement de la famille carolingienne en la personne de Pépin dans une mention qui nous reste obscure et qui serait susceptible d'autres explications encore.

��1. M. Ed. Bonnell ne voit dans le récit des Jiuiales Mctlciises quime fabri- cation de l'auteur suggérée (?) par le récit de Notker relatif au combat du roi Pépin contre le lion (Die Anjânge des haroJittg. Hanses, p. 119). Le témoi- gnage indépendant de Sigehert de Gembloux prouve qu'il n'en est rien, et d'ailleurs cette méthode de critique, qui ne tient aucun compte des légendes populaires, ne saurait être appliquée à des récits si visiblement apparentés à l'épopée.

2. Un autre texte du x^ siècle, indépendant des Annules Metteuses, la Vila Chrodegangi, nous raconte un exploit de Pépin « le Moyen », qui rappelle celui-là, mais qui en diffère assez pour qu'on y voie non une variante mais un autre épisode. L'auteur emprunte d'abord à Paul Diacre la formule citée plus haut {A nchi ses Pippiiuini ge)iiiit, qno nilnlunquitin potuit esse audacius'), puis il ajoute : « Erat hic Pippinus sub nomine ducis Galliae universae praesidens, habebatque adversarium satis crudeiem in Alemannia. Quanti autem hune faceret, res quamdico indicio fuit. Certe dux incomparabilis gloriae, dum die una sedens quid a barbaro passus esset recordaretur, nemini suorum aliquid dicens, arma sumit, iter arripit, Renum solus transmeat, Sueviam ingreditur, domum cruentissimi adit, constanti animo gladio viscera iilius patefecit viaque qua vencrat patriam redit. » (I\Ttz, SS., X, 556.)

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