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LA LÉGFNDE DF. PHPIN « LE BREP » I87

buent le surnom de Brevisz celui-ci ' paraît très probant : il est, en effet, naturel que l'on ait fait passer le surnom d'un grand- père complètement oublié à un petit-fils beaucoup plus en vue -, tandis que l'inverse ne s'expliquerait pas. Le vrai Pépin le Bret est donc bien probablement le fils d'Anseïs, le père de Charles Martel \

��1. Adémar de Chabanais le désigne (liv. I, ch. lxix) comme Pipiniis Bre- vis, et (liv. Il, ch. ï)Pipiniis Vetulits vel Brevis. Il est également appelé Pippinus Brevis dans un Catalogiis regiiiii Fraiiconiiii du xii^ siècle (Pertz, SS.,V, 18), et dans les Xomina regum Fraiicoruin (11 80) on lit encore : Karoliis MarteUus, filins Pippiiii brevis slaturae, qui filins fuit Ausigisi (Pertz, SS., X, 138). Les Chroniques de Saint-Denis suivent encore la même tradition : « Cet Ansegise fu père Pépin le Brief le père Charles Martel » (liv. V, ch. xxiii ; cf. ch. xx, où le ms. suivi dans l'édition offre d'ailleurs un texte très tronqué). Paulin Paris remarque même à ce propos : « Tous les anciens chroniqueurs français ont donné au père de Charles Martel le surnom qui n'est pourtant resté qu'à son fils. » — Le chro- niqueur italien Jacques d'Acqui (fin du xiii^ siècle) s'embrouille étrangement dans ses réminiscences sur les deux Pépin, où il en mêle de plus confuses encore sur saint Arnulf et Anseïs, fondus en un Ahinlfusde Assigio. Le pas- sage est assez curieux pour être cité comme un échantillon des connaissances historiques du temps. Voici comment Jacques esquisse l'histoire des Carolin- giens : « Primus omnium in principio parentelle absque regno fuit comes AInulfus de Assigio, vir sanctus, qui a baronibus Francorum fuit vocatus ad regendum [regnum] Francie sicut vicarius et non sicut rex, donec proceres regem facerent. Iste stando in vicaria genuit filium nomine Pypinum, cor pore parvulum, quem regni gubernatores Francie statim regem fecerunt, et sic est primus rex de secunda familia que vocatur de familia Karoli magni. Hic Pipinus genuit... Karolum Martellum... Iste genuit duos filios, scilicet Karo- lum et Pipinum secundum. « C'est donc le père de Charles Martel qui est /)rtrri</?« cc)//'on'; mais plus loin nous Hsons :« Pipinum regem Francorum primus istius nominis sequitur in regno filius ejus Karolus MarteUus... Iste habuit très filios, scilicet Pipinum nanum, qui fuit Pipinus secundus, et Karos lummanum et Grossonem. » (Mon. hist . pair., III, 1399, 1478.) Jacque- d'Acqui dépend ici comme en beaucoup de points de Godefroi de Viterbe.

2. C'est de même que Hugues Capet porte couramment le surnom qui appartient réellement à son père et non à lui.

5. Le plus ancien document sur la " brièveté » du roi "Pépin est le pas- sage du moine <Ie Saint-Gall dont il sera parlé tout à l'iieure. On ne trouve

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