Page:Mélanges de littérature française du moyen âge.djvu/115

Cette page n’a pas encore été corrigée

AIOUL, EUE DE SAINT-GILLES, etc. I I I

deux points sur lesquels la Société a établi une règle invariable et qu'on ne peut qu'approuver : chacune de ses publications est munie d'un glossaire, plus ou moins détaillé suivant le cas', et précédée d'une introduction étendue. Une autre loi que la Société s'est imposée a plus d'importance encore et donne à ses volumes un caractère vraiment scientifique et une valeur durable : elle n'admet pas qu'on lui apporte un texte qui n'ait pas été établi sur tous les manuscrits qu'on en connaît ; elle exige, ou la reproduction fidèle d'un seul manuscrit, quand il n'y en a qu'un, ou la constitution d'un texte d'après les procé- dés méthodiques de la critique moderne et, dans ce cas, la communication de toutes les variantes de quelque intérêt. Ainsi les monuments de notre langue et de notre littérature qui sont mis ou remis au jour dans ces élégants volumes se pré- sentent avec toutes les garanties désirables et fournissent une base solide à l'étude de l'une et de l'autre. La Société fait, avec des vues plus nettes, grâce aux progrès de la science, mais avec des ressources malheureusement bien inférieures, ce que le gou- vernement avait projeté de faire il y a trente ans ; encore le plan de M. Fortoul, dont les vastes proportions épouvantèrent ses successeurs, ne comprenait-il que la poésie du moyen âge, tandis que c'est toute la littérature française de cette époque que la Société voudrait imprimer. Pour exécuter cette tâche colossale, elle ne peut compter que sur le temps : des siècles s'écouleront, on peut l'affirmer, avant qu'elle l'ait épuisée ; mais pour durer, elle a besoin d'être encouragée moralement par les sympathies du public éclairé et d'être soutenue maté- riellement par des contributions qui lui assurent un fonctionne-

��I. Une seule exception a été admise, pour le roman de Guillaume de Palerme, publié par M. Michelant. Le même éditeur devant donner aussi à la Société une édition du roman de VEscoufle, qui est sans doute du même auteur, un glossaire commun servira aux deux publications. [UEscoufle, roman d'aventure, publié par H. Michelant et P. Meyer {Société des anciens textes français, 1894); ce roman n'est pas du même auteur que Guillaume de Palerme et le glossaire de l'édition n'enregistre que les mots de VEscoufle, cf. Introduction, p. ii-iii. Pour Guillaume de Palerme, cf. W. E. Delp, Étude sur la langue de Guillaume de Palerme, Paris, 1907.]

�� �