Page:Mélanges d’indianisme.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Note sur la déesse buddhique Tārā.

Si, en publiant les Matériaux pour servir à l’histoire de la déesse buddhique Tārā[1], nous avions cru avoir réuni une série quelque peu complète d’indications relatives à notre sujet, nous nous serions promptement vu dans le cas de revenir d’une illusion.

Ce n’était pas notre idée ; déjà lors de nos premières études, l’ampleur du domaine à parcourir et la faiblesse de nos moyens d’investigation ne nous échappaient pas ; un hymne inédit intéressant nous avait attiré ; autour du Sragdharā-Stotra, conservé dans plusieurs langues et dans des régions différentes par les soins pieux d’une religion à la fois infiniment respectueuse de ses textes et changeante en ses lieux, nous avons groupé quelques données historiques et légendaires glanées dans la littérature, l’épigraphie et l’iconographie alors à notre portée.

Dans les dernières années, l’étude du buddhisme a poursuivi les conquêtes que la méthode admirable de ses initiateurs lui promettait. La moisson a continué abondante et utile ; dans une certaine mesure la collection des matériaux qui intéressent Tara a participé à l’enrichissement général ; nous indiquons ici quelques-uns de ces progrès.

Il est réservé à la littérature tibétaine de révéler l’épanouissement considérable qu’a fourni à travers l’histoire du buddhisme le culte des Tārās. Nulle part le buddhisme n’a produit une littérature plus touffue que dans ce dernier pays.

  1. Bibliothèque de l’École des Hautes-Études. Paris, 1895.