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NOMS INDIENS DU PÉRIPLE DE LA MER ÉRYTHRÉE

d’ailleurs tout voisin de Çātavāhana sous sa forme prākrite Sālāhaṇa[1].

2o La transcription grecque ne nous permet pas de suivre l’histoire de l’unification des sifflantes, puisqu’elle les confond toutes ; ex. : Συραστρηνή, Σούππαρα ;

3o Les palatales sont rendues de manières divergentes : dans Σήμυλλα, σ représente la sourde ; ζ, dans Ὀζήνη, la sonore ; mais dans Βαρύγαζα, la forme moderne du nom, Broach, prouve que le même ζ note la sourde aspirée ;

4o L’aspiration n’est pas notée en grec. Mais l’hiatus de γράαι suffirait, à défaut d’autres indices, à prouver la persistance de h à l’époque du Périple. C’est le même phénomène qui est noté par γ dans Σαραγάνης, si du moins on admet l’interprétation indiquée plus haut ;

5o La transcription des muettes aspirées aussi laisse à désirer. La sourde gutturale est représentée par χ dans δαχιναβάδης, δάχανος ; la sonore labiale par β dans Βαρύγαζα. Mais le θ transcrit également la sourde (cérébrale) dans Παίναθα et la sonore (dentale) dans Σίνθος. En contradiction avec ce dernier exemple δαχιναβάδης nous offre une transcription de la dentale aspirée (probablement sonore) par δ ;

6o Enfin il est impossible de se rendre compte pourquoi l et r sont redoublés dans Σήμυλλα, Κιρρᾶδαι, καλλεανός, Καλλίενα, tandis qu’ils restent simples dans Σούππαρα, Σαραγάνης, Βαράκη, Βαρύγαζα, Τάγαρα, Κομαρ(εί).

Ces réserves faites, examinons les quelques données précises que fournit le Périple sur le sort : 1o des consonnes intervocaliques ; 2o de certains groupes consonantiques.

CONSONNES INTERVOCALIQUES

Les transcriptions du Périple attestent presque toutes le passage de la sourde à la sonore. Il est extrêmement probable au

  1. Sālāhaṇammi Hālo : Hemacandra, Deçīnāmamālā, VIII, 66. L’hypothèse est de M. Sylvain Lévi.