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les farfadets

N’entendez-vous pas leur chant de combat qui se rapproche, pareil aux fredons de cent musettes ?

« Tais-toi, vieux fou ! C’est la rosée qui brille.

Ce sont des ramiers qui roucoulent sur les branches.

Alors le barde, désespéré, regagne en grommelant sa chaumine, si triste qu’il fait pleurer les petits enfants.


un tas de loqueteux qui cheminent…

Assis sous le manteau de la cheminée, la tête entre ses poings, il songe, tandis que son chien aussi hagard que lui le couve de ses yeux sympathiques.

Il a vu cent fois les aubépines refleurir au front des haies. Sa fin n’est pas loin. Il a peur de la vieille horloge dont le tic-tac lui chuchote des avertissements dans un coin. En proie à son unique souci, il s’écrie :

« Hélas ! Les bons Korrigans reviendront-ils jamais sur la terre de Bretagne ? »

Et, du creux de l’âtre, la voix consolante de ses amis les grillons lui répond joyeusement :