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A Annibal Malaguzzi.




Si j’en crois nos amis, bientôt, cher Annibal,
Ton front va se courber sous le joug conjugal.
Pourquoi m’as-tu caché ce dessein que j’admire ?
Je lis dans ta pensée et crois t’entendre dire :
« Louis au célibat abandonne ses jours ;
Pourrait-il approuver d’innocentes amours
Et trouver bon chez moi le parti qu’il évite ? »
Oh ! combien tu sais mal expliquer ma conduite !
Tu connais mal, ami, le secret de mon cœur ;
J’accuse le destin, je maudis mon erreur
Et suis loin de m’offrir comme un heureux modèle.
J’ai cent fois répété qu’une épouse fidèle
Pouvait seule adoucir notre farouche humeur
Et fixer près de nous un durable bonheur ;