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Quand tu parles, t’écoute et se plaise à se taire.
Je voudrais que, sans cesse attentive à te plaire,
Elle sût ajouter à ses moindres atours
L’aimable propreté, délice des amours


J’aime que chaque jour son âme vertueuse
Porte au pied de l’autel son oraison pieuse,
Et que chaque printemps, à son sage pasteur,
Elle porte l’aveu de sa légère erreur ;
Mais je hais à la mort la dévote insensée
Qui, des soins du salut sans cesse embarrassée,
D’un moine sensuel épiant les désirs,
Perd à flatter ses goûts de précieux loisirs.


J’aime aussi que l’éclat d’une noble parure
Ajoute aux dons heureux que lui fit la nature ;
Mais que jamais du fard le secours étranger
Ne couvre ses attraits d’un lustre mensonger.
Le fard !… À ce mot seul je frémis de colère !
Ah ! si l’aveugle amant de l’indigne Glicère
Connaissait mieux ce fard, qui souille son baiser,
Tu le verrais, habile à se désabuser,
Repousser plein d’horreur, de sa lèvre offensée,
Ces attraits qu’empoisonne une femme insensée !


À peine dans son cours, l’agile dieu des ans,
En posant sur ton front un trentième printemps,
Vient de marquer pour toi l’époque fortunée
Qui fixe la raison et plaît à l’hyménée ;
Vénus, long-temps encor, te promet des amours.
Choisis donc une femme au printemps de ses jours.
Si celle qui causa ton amoureuse envie