CHAPITRE I.
La retraite de l’amant.
Sur les bords d’un des plus beaux lacs du Nord de l’Italie s’élevait la résidence favorite d’Adrien de Castello ; c’est là, que dans les moments de calme qu’il pouvait dérober à ses devoirs patriotiques, son imagination se reportait souvent avec plaisir ; c’est là encore que le jeune gentilhomme, prenant congé des seigneurs élégants et polis qui l’avaient accompagné dans son ambassade de Naples, s’était retiré après son malheureux retour à Rome. La plupart des nobles ainsi congédiés rejoignirent les barons ; le jeune Annibaldi, que son caractère entreprenant et ambitieux avait fortement attaché au tribun, garda une exacte neutralité ; il se rendit à son château dans la Campanie et ne retourna point à Rome jusqu’à l’expulsion de Rienzi.
La retraite de l’amant d’Irène était bien propre à nourrir ses rêveries mélancoliques. Sans être précisément une forteresse, elle était assez forte pour résister à toute