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RIENZI.


CHAPITRE VIII.

Commencement de la fin.

Le lendemain matin, le sénateur de Rome avait grande réception au Capitole. De Florence, de Padoue, de Pise, de Milan même (soumise aux Visconti), de Gênes, de Naples, venaient des ambassadeurs pour le féliciter de son retour ou le remercier d’avoir délivré l’Italie de ce flibustier de Montréal. Venise seule, qui entretenait à son service la Grande Compagnie, se tenait à l’écart. Jamais Rienzi n’avait semblé plus prospère ni plus puissant, et jamais il n’avait montré, dans ses manières, plus de majesté, plus d’aisance et d’enjouement.

À peine l’audience terminée, un messager arriva de Palestrina. La ville s’était rendue, les Colonna étaient partis, et l’étendard du sénateur flottait sur les murs du dernier refuge des barons révoltés. Maintenant Rome pouvait enfin se regarder comme libre ; et il ne restait plus à Rienzi un ennemi pour menacer son repos.

L’assemblée se sépara. Le sénateur, transporté de joie, se retira dans ses appartements privés, avant le banquet qu’il allait donner aux ambassadeurs : Villani l’accueillit avec sa physionomie sombre comme d’habitude.

« Point de tristesse aujourd’hui, mon Angelo, dit gaiement le sénateur ; Palestrina est à nous !

— Je suis bien aise d’apprendre cette nouvelle et de