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RIENZI.

naître la nécessité. Cecco del Vecchio a commencé par grommeler plus haut que les autres ; mais maintenant c’est lui qui l’approuve le plus hautement.

— C’est un homme rude : il m’a abandonné autrefois ; mais il y avait cette fatale excommunication. Les Romains et lui ont reçu, pour avoir déserté ma cause, une leçon amère, et l’expérience leur a appris, j’espère, à être fidèles. Eh bien, si cet impôt peut se percevoir tranquillement, dans deux ans Rome sera redevenue la reine de l’Italie ; son armée équipée, sa république organisée, et alors, alors…

— Eh bien ! alors, sénateur ?

— Eh bien, alors, mon Angelo, puisse Cola de Rienzi mourir en paix ! Il y a un besoin qu’une profonde expérience du pouvoir et des grandeurs finit par nous faire sentir, un besoin qui vous ronge l’âme comme la faim, qui vous use le corps comme le défaut de sommeil ! Mon Angelo, c’est le besoin de mourir !

— Monseigneur, je donnerais volontiers cette main droite, dit vivement Villani, pour vous entendre dire que vous tenez à la vie !

— Tu es un bon jeune homme, Angelo ! » dit Rienzi en passant dans la chambre de Nina ; et celle-ci, avec son sourire et sa tendresse attentive, lui fit oublier un instant qu’il était sénateur !