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RIENZI.

puis te faire aucune grâce en ce monde, je vais implorer le Juge universel pour qu’il pardonne à ton âme !

— Sénateur, je n’ai plus rien à faire avec toute intercession humaine. Mes frères ? Leurs morts ne sont pas nécessaires à ta sûreté ni à ta vengeance ! »

Rienzi réfléchit un instant. « Non, dit-il, c’étaient des instruments dangereux entre tes mains, mais une fois que l’ouvrier ne sera plus là, ils peuvent se rouiller sans nuire à personne. Et puis ils m’ont servi autrefois. Prisonnier, leurs vies seront épargnées. »


CHAPITRE V.

La découverte.

Le conseil s’étant séparé, Rienzi courut à ses appartements privés. En rencontrant Villani sur son chemin, il serra affectueusement la main du jeune homme, et lui dit : « Vous nous avez sauvés Rome et moi d’un grand péril, que les saints vous en récompensent ! » Il n’attendit pas sa réponse. Nina, inquiète et troublée, soupirait après son retour.

« Encore levée ? dit-il, n’êtes-vous pas honteuse, Nina ? Même votre beauté ne résistera pas à ces veilles.

— Je ne pourrais prendre de repos avant de t’avoir revu. J’avais entendu dire ( tout le monde le sait à Rome) que Walter de Montréal a été arrêté par ton ordre et qu’il va périr sous la hache.

— Ce sera le premier bandit qui mourut jamais d’une