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RIENZI.

vous du retour des Colonna et des hardis barons de Palestrina ?

— Buvons à leur santé ! » cria Vivaldi en se levant.

Comme par un élan soudain, toute la compagnie se leva, et cria à haute voix : À la santé des barons assiégés !

— Ensuite, qu’en dites-vous, si… (je ne vous fais là qu’une humble supposition)… si vous donniez au sénateur un collègue ? ce ne serait point pour lui faire affront, Il n’y a pas bien longtemps qu’un des Colonna, qui était sénateur, a reçu un collègue dans la personne de Bertoldo Orsini.

— Ce serait une sage précaution : s’écria Vivaldi. Et aà trouver un meilleur collègue que Pandulfo di Guido ?

Vive Pandulfo di Guido ! crièrent les convives, et leurs coupes furent de nouveau vidées jusqu’à la dernière goutte.

— Et si je puis, en ceci, vous aider par de bonnes paroles auprès du sénateur (vous savez qu’il me doit de l’argent : mes frères l’ont servi), Walter de Montréal est à vos ordres.

— Et si les bonnes paroles échouent ? demanda Vivaldi,

— La Grande Compagnie (faites bien attention, vous savez que vous êtes mon conseil), la Grande Compagnie est accoutumée aux marches forcées.

Vive Fra Moreale ! crièrent simultanément Bruttini et Vivaldi ; portons une santé générale, mes amis, continua le noble romain ; à la santé des barons, les vieux amis de Rome, à Pandulfo di Guido, le nouveau collègue du sénateur, et à Fra Moreale, le nouveau podestat de Rome !

— La cloche s’est arrêtée, remarqua Vivaldi en posant sa coupe sur la table.

— Dieu fasse miséricorde au bandit ! » ajouta Bruttini.

À peine avait-il parlé que trois coups secs retentirent