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RIENZI.


CHAPITRE III.

Le banquet de Montréal.

Quelques jours après les événements rapportés dans le dernier chapitre, Rienzi reçut de Rome des nouvelles qui semblèrent produire chez lui un certain transport de joie et d’orgueil. Ses troupes campaient encore devant Palestrina, et les bannières des barons flottaient toujours sur les murs rebelles qui défiaient ses efforts. La vérité est que les Italiens passaient la moitié de leur temps à se quereller entre eux ; ceux de Velletri avec les habitants de Tivoli, et les Romains avaient toujours peur de vaincre les barons. « Le frelon, disaient-ils, ne pique jamais plus cruellement qu’après sa mort ; et on sait que jamais un Orsini, un Savelli, un Colonna n’ont pardonné. »

Mainte et mainte fois les capitaines de son armée avaient assuré au sénateur furieux que la forteresse était imprenable et qu’un siège pareil n’était bon qu’à perdre son temps et son argent. Rienzi n’était pas leur dupe, mais il cachait ses pensées.

Alors il fit venir à sa tente les frères de Provence, et leur annonça son intention de retourner immédiatement à Rome. « Les mercenaires continueront le siége sous notre lieutenant, et vous, avec ma légion romaine, vous m’accompagnerez. Votre frère, sire Walter et moi, nous avons tous deux besoin de votre présence ; nous avons des affaires