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CHAPITRE I.

Conjonction de planètes hostiles dans la maison de Mort.

Le quatrième jour du siége, après avoir refoulé dans ces murailles presque imprenables la soldatesque des barons conduite par le prince des Orsini, le sénateur retourna à sa tente où l’attendaient des dépêches de Rome. Il les parcourut d’un coup d’œil rapide jusqu’à ce qu’il en fût à la dernière ; pourtant chacune d’elles renfermait des nouvelles qui auraient arrêté plus longtemps les regards d’un homme moins endurci au danger. L’une d’elles lui annonçait qu’Albornoz, dont là bénédiction lui avait confirmé le titre de sénateur, avait reçu avec une faveur particulière les messagers des Orsini et des Colonna. Il savait que le cardinal, sympathique aux patriciens de Rome, désirait sa chute ; mais il ne craignait point Albornoz ; peut-être même, au fond de son cœur, souhaitait-il que quelque agression ouverte du légat lui servit de prétexte pour se jeter décidément dans les bras du peuple.

Il apprenait ensuite que, pendant sa courte absence,